Le risque chimique pour les (macronistes) nuls

 

Le 24 janvier, M. Olivier Dussopt, ministre du Travail, estimait que le risque chimique n’avait pas lieu d’être réintégré dans le compte personnel de pénibilité, puisque les travailleurs n’y étaient plus exposés…

Ainsi donc, nous avons un ministre du Travail qui ne connait pas le monde du travail, ce qui est très ironique. Oui, nous les travailleurs du secteur chimique, sommes exposés au risque chimique. Nous synthétisons des médicaments, des produits phytosanitaires, des carburants…

Nous travaillons en contact avec une liste de produits chimiques dit CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) qui ne cesse de s’allonger, à mesure qu’on a le recul sur des années d’exposition sur les travailleurs. Ainsi, le solvant manipulé sans précaution particulière il y a quelques années peut se révéler être un poison insidieux et sournois. Dans chaque usine chimique, on trace les différentes
produits chimiques auxquels nous sommes exposés, les durées d’exposition et les équipements de protection utilisés.

Le risque zéro n’existe pas.

Ce genre de déclaration, outre l’abyssale déconnexion avec la réalité qu’elle présente, montre le mépris absolu du gouvernement pour les salariés de l’industrie chimique, et pour la population en général. Que vous travaillez ou non dans un atelier de production, chaque travailleur de la chimie met sa santé en jeu dès qu’il franchit les portes de son usine. Qu’importe les équipements de sécurité, l’exposition est et sera toujours là. Et pourtant, faute de moyens pour la médecine du travail, chaque année, on espace les bilans sanguins, les examens de santé. Ceux qui tombent malades doivent accomplir un parcours du combattant pour faire reconnaitre la responsabilité de l’employeur. Chaque travailleur est renvoyé à son cas personnel, le pot de terre contre le pot de fer.

Pour Sud Chimie, le risque chimique ne devrait même pas une discussion d’épicerie entre un salarié et son employeur.