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SYNDICAT SUD CHIMIE

Rouen, le 22 novembre 2018

Bien malin qui aurait pu prévoir il y a quelques semaines ou même encore une dizaine de jours ce qui est en train de se passer dans le pays : un mouvement spontané et authentiquement populaire pour dire que « trop, c’est trop ».

Face à ce mouvement, un gouvernement complétement déconnecté, arrogant et tellement sûr de lui qu’il affirme encore aujourd’hui que la hausse des taxes sur les carburants est une nécessité pour la réalisation de la « transition écologique ».

Mais la sérénité ne devrait pas être de mise : un mouvement quasi spontané, sans cadre, sans structure organisationnelle, qui se met en place avec une impressionnante homogénéité sur tout le territoire : voilà de quoi faire trembler un gouvernement au service du patronat et des plus riches !

Une arnaque intellectuelle …

… qui traduit bien le mépris de ce gouvernement à notre égard parce qu’il nous prend pour de complets idiots. La transition écologique ne se financera évidemment pas grâce à des taxes sur les carburants. D’une part parce que les plus gros consommateurs (avions, navires, camions) en sont dispensés : leur lobbying international impose aux dirigeants de tout pays une relative impunité fiscale. Ensuite, parce que la hausse des taxes censée financer cette fameuse transition écologique sera en grande partie utilisée pour tout autre chose (comme arrosé de subventions le patronat) : sur les 3,4 milliards € supplémentaires générés par la hausse, seul un milliard sera affecté à la transition écologique.

La surconsommation d’énergie fossile n’est pas le fait d’un comportement (avoir un véhicule diesel), mais d’un système, le système capitaliste, qui impose d’avoir un véhicule diesel, qui entretient une gabegie du transport par camions (pour certains totalement inutiles) de marchandises sur des milliers de kilomètres.

Enfin, l’enjeu environnemental dépasse et de loin le problème de la consommation des énergies fossiles :  il n’y a qu’à voir comment le lobby des produits phytosanitaires par exemple impose sa loi      dans le monde entier ! A notre connaissance des pesticides dangereux et cancérigènes sont toujours en vente libre.

Un mouvement populaire et de classe 

A cela s’ajoute la destruction de services publics de transport, résultats de décennies de politiques publiques.

Alors oui, beaucoup disposent d’une voiture par obligation et l’augmentation violente des taxes sur le carburant rend la situation insupportable.

Nous sommes pour l’impôt. Mais seul l’impôt, proportionnel et progressif est facteur d’égalité sociale. Les taxes en revanche, appliquées forfaitairement à tous (millionnaires ou chômeurs) sont tout ce qu’il  y a de plus injuste.

Les « gilets jaunes » ne sont pas des néo-poujadistes qui réclament moins d’impôt. Ils ne sont pas  non plus indifférents à « l’avenir de la planète ».

Ils sont en colère face à un gouvernement qui nous méprise, qui traite avec dédain toute velléité de relever la tête (cela étant considéré comme du « populisme »).

Ils sont en colère face à un gouvernement qui nous culpabilise alors que nous sommes otages d’un système « tout bagnole »

Ils sont en colère parce que les services publics de transports sont laminés et que tout est fait pour aggraver cet état de fait (il suffit de voir la dernière contre-réforme à la SNCF).

La mobilisation des « gilets jaunes » est à ce titre populaire et c’est une mobilisation de classe, celle des travailleurs.

Cela n’excuse et ne justifie toutefois en rien les dérives que l’on a pu constater sur certains barrages : propos et comportement totalement inadmissibles (racistes, homophobes notamment). Mais si nous condamnons fermement ces dérives, nous ne saurions à ce titre remettre en cause ce mouvement dans sa globalité. Bien au contraire.

Ce mouvement n’appartient à personne, donc à tout le monde (à condition qu’il ne soit pas récupéré). Les militants syndicaux y ont particulièrement leur place puisque la « défense du pouvoir d’achat » c’est leur quotidien. 

C’est pourquoi des équipes SUD Chimie se mobilisent non pas en soutien du mouvement mais dans le mouvement. Bien loin des tentatives pathétiques de récupération. Parce que ce combat, c’est le nôtre.

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